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"Voici l'Homme"

"Voici l'Homme"

Croyez ...

Publié par Emilie sur 23 Novembre 2013, 18:15pm

Catégories : #espérance, #bonté, #bonheur, #solitude

Croyez ...

A regarder autour de moi, il me semble que l’Occident traverse des heures sombres. Peut être en a-t-il toujours été ainsi, d’ailleurs. Nous avons voulu défendre tellement de « valeurs » ... Nous les avons crus bonnes. Mais nous avons oublié que l’enfer était pavé de bonnes intentions.  

Nous avons cru défendre la liberté ... Nous avons cru défendre l’amour ... Nous avons cru défendre la croissance et le bonheur ... Si seulement nous pouvions ouvrir les yeux et accepter de dresser le bilan, aussi douloureux soit-il. Non pour plaindre, ni accuser. Mais pour avancer, sortir de ces sentiers battus cent fois qui ne mènent qu’à la souffrance. 

Nous avons cru défendre le bonheur de l’Homme. En réalité nous avons été les acteurs d’un crime : nous avons tué nos espoirs, nous avons tué notre soif d’Absolu et de justice, et ensuite nous avons enterrés notre courage. Pour ne pas ouvrir les yeux sur cette pente où nous glissons, nous nous sommes endormis dans nos fantasmes et nos illusions, ceux là même qui habitent nos « blockbuster », nos séries télés, nos publicités ... Aujourd’hui, il semble que nous ne puissions voir le monde qui nous entoure par nos propres yeux qu’en passant par un écran. De cinéma, de télé, d’ordinateur, d’appareil photo, de tableau.  

Nous avons tué la fraternité, celle là même qui s’affichait pourtant fièrement sur le fronton de nos mairies. C’est le drame de Caïn et Abel qui se rejoue sans cesse : si là bas nous tuons avec des armes chimiques ou des machettes, ici nous tuons par l’indifférence. La voix de Dieu, elle, s’élève pourtant toujours, posant la même question horrifiée : « qu’as-tu fait de ton frère ? ». Qu’as-tu fait de tes frères et de tes sœurs ? Qu’as-tu fait de tes parents ? Qu’as-tu fait de tes grands-parents ? Qu’as-tu fait de tes amis ? Qu’as-tu fait du concitoyen ? Qu’as-tu fait de ton frère en Christ ? Qu’as-tu fait de l’étranger ? ... Qu’as-tu fait de toi ? N’est-ce pas ce dont nous devrons rendre compte un jour ou l’autre ? Avec Dieu ou avec notre conscience ? Au seuil de la vie éternelle ou devant la mort ? 

Nous avons voulu le bonheur de l’Homme en solitaire. Nous l'avons persuadé qu’il pouvait trouver le bonheur en construisant seul sa vie, sans rendre de compte à personne. Qu’il pouvait trouver le plaisir sans s’engager. Qu’il pouvait se construire sans personne. Et que c'était cela être adulte : n'avoir de compte à rendre à personne ! Nous poussons même le vice jusqu’à prétendre que nous pouvons nous construire sans l’aide de notre famille ni des lois naturelles. Nous sommes devenus des self-made-men ... des self-born-men. Nous sommes devenus le fruit de nos illusions ... au goût  si insipide, souvent amer !

Mais à terme, la vie rattrape les fantasmes de l’Homme. Quand elle frappe – et elle le fait toujours – lorsqu’elle blesse, vers qui se tournent les hommes et les femmes de notre temps ? Vers qui puisqu’ils se sont coupés de tout - à commencer de leurs proches et de leurs espoirs ? Ils renaissent alors à la vie, ils reprennent de cette bouffée d’air qui ne fait que brûler les poumons ... mais cette fois, il n’y a plus de mère sur la table d’accouchement, et ni père à leurs côtés.

Voilà ce qui fait mourir notre société : l’orgueil, la solitude et l’indifférence. Voilà ce qui fait mourir le vieillard dans sa maison de retraite. Heureux est-il, sûrement, de ne plus s'en souvenir ! Voilà ce qui fait mourir le cancéreux et l’homme déformé par la maladie. Voilà ce qui fait mourir le SDF que tout le monde ignore. Voilà ce qui fait mourir les pauvres du monde entier. Voilà ce qui fait mourir l’enfant dès avant son premier cri. Voilà ce qui fait mourir chacun de nous.

Ce soir, je ne parlerai pas du Nom de Jésus, si vous n’y croyez pas, ou si vous n’y croyez plus. Je parlerai de ce dont chacun a soif : l’amour, la justice, l’espoir, le bonheur, l’amitié. Croyez ! Croyez que cela est possible malgré les épreuves et les douleurs de la vie ; malgré les déchirures, la maladie, la mort. Croyez que nous sommes tous dépendant les uns des autres ! Ne croyez pas que vous pourrez vous relever seuls.  Acceptez que l’on vous tende une main. Et acceptez à votre tour de tendre la vôtre. Il paraît que seul on va plus vite, mais qu’à plusieurs on va plus loin.

Croyez !

Si vous ne mettez pas de nom sur cette foi, croyez au moins que « tout finira bien » ... peut être pas ici, mais là bas. C’est ce que Marie disait à la petite Bernadette : « je ne te promets pas de te rendre heureuse en ce monde, mais dans l’autre ». Vous me direz : ne fais-je pas que remplacer une utopie par une autre ? Si vous pensez que cela est une utopie c’est que vous n’avez jamais plongé dans les yeux de ceux qui vivent de cette Espérance. C’est que vous n’avez jamais goûté leur sourire, leur paix, leur amitié. C’est que vous n’avez jamais été bousculé dans vos certitudes par la force intérieure de tels hommes, de telles femmes. Mais je vous assure qu’ils existent bien. J’en ai rencontré tellement ! Ici et là bas, partout, l'Espoir renaît. Croyez ! 

Croyez que l’homme est bon. Croyez que l’homme est capable de grandeur. Croyez que cela n’est pas réservé à quelques prix Nobel de la paix ou quelques saints. Croyez en votre propre bonté ... bonté à aimer l’autre, à le secourir, à l’aider. Le chrétien appellera cela la Charité. Le français appellera cela la Fraternité. Peu importe ! Le plus urgent est de servir notre frère et de nous laisser servir lorsque nous en avons besoin.

Croyez ! 

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